Sous la direction d’Alain Tabbagh, Professeur à l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI), Directeur du laboratoire « Sisyphe », financé par le CNRS, l’Ecole Pratique des Hautes Etudes et l’Université Pierre et Marie Curie.

Cette mission se déroule dans le cadre d’un stage organisé pour les étudiants de Master 1, inscrits en Sciences de la Terre, qui trouvent là une problématique idéale pour appliquer leurs connaissances

L’intérêt est double. Il concerne les étudiants autant que Preuilly , informatif pour Preuilly,   pédagogique pour les étudiants.

  • Preuilly bénéficie gracieusement des explorations scientifiques menées par des géophysiciens de renom dont la compétence est recherchée bien au delà de l’hexagone.
  • Preuilly accueille des chercheurs et contribue à la formation professionnelle des jeunes, ce qui répond parfaitement aux objectifs déclarés du CERAP, activité majeure de l’ARAP.

les 12 étudiants sont répartis en 3 équipes pilotées par leurs professeurs Fayçal Rejiba, Pauline Kessouri, Alain Tabbagh, qui se sont partagé l’espace à prospecter :

1 / devant la grande maison, 2/ côté Est des Beauvais, 3/ côté Ouest des Beauvais.

Un travail, dense, concentré, calme, commence aussitôt ; pendant qu’il fait jour, et jusqu’à la nuit tombée, les équipes effectuent les relevés sur le terrain: le rythme se ralentira à peine au moment des repas et le soir après le dîner, jusqu’à 23 heures passées, ils engrangeront les résultats sur leurs ordinateurs faisant apparaître des courbes et des images colorées accessibles aux seuls spécialistes.

Les méthodes elles mêmes sont hautement spécialisées. Alain Tabbagh nous les avaient présentées ainsi:

« Les mesures que nous nous proposons de mettre en œuvre couvrent les différentes techniques de la géophysique appliquée: la mesure de la résistivité électrique du terrain pour l’identification des substructions, le magnétisme pour détecter d’éventuelles structures chauffées, le radar-sol pour repérer les anciens niveaux de sol (si toutefois leur recouvrement n’est pas trop riche en argile), la gravimétrie pour la détection des vides et la sismique pour la reconnaissance des structures géologiques. Toutes ces méthodes sont ‘non-invasives’ et ne perturbent en rien le terrain. »

Un matériel précieux a été utilisé (le gravimètre vaut 90 000 euros !) : le EM31 pour l’électromagnétisme, un autre pour la variation verticale du champ magnétique ( gradient), un autre pour la sismo-réfraction ( qui a détecté les eaux souterraines du paléo-étang à l’Ouest des Beauvais )

Jeudi, enfin, le radar, sorte d’échographie des sols, est venu apporter « la » révélation : Alain Tabbagh a pu faire apparaître la belle photo ci jointe des vestiges, enfouis à 1mètre 60, devant la grande maison, du côté Sud du cloître, aujourd’hui disparu …

 

 

Ces données seront longues et difficiles à interpréter. Il y faudra le concours de spécialistes en histoire médiévale. C’est à François Blary qu’il appartiendra de constituer le dossier de cette synthèse.

Conclusion

Outre l’intérêt scientifique de cette enquête, retenons que le site de Preuilly est apparu comme exceptionnellement efficace.

L’unité de lieu (hébergement, repas et travail) permet de gagner un temps considérable , d’économiser l’argent public puisqu’il n’est pas nécessaire de mobiliser un car pour de fréquents déplacements, et de concentrer sur un même sujet plusieurs chercheurs qui ont alors l’opportunité de vivre ensemble plusieurs jours ce qui favorise les échanges enrichissants.

L’unité d’action : un site unique avec un projet clairement défini par François Blary, chef de mission. Pas d’éparpillement. Les étudiants quant à eux ont pu valider par la pratique 80% des acquis de leur année universitaire.

Laissons le dernier mot à Alain Tabbagh :

« Il est particulièrement motivant pour les étudiants de traiter un cas réel et de savoir que leur travail est directement utile parce qu’il concourt à un projet d’étude global. »

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